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Écrit par le 12 septembre 2018

Pollution à Vandeléville : les agriculteurs s’inquiètent

Nous avons été contactés par des agriculteurs de Vandeléville, dans le sud du département. Boris et Victor Bernardoff sont frères et sont passionnés par leur profession. Ils sont confrontés à un problème de pollution lié à la décharge qui jouxte leur terrain, requalifiée depuis peu en décharge municipale, censée pourtant n’accueillir que des déchets « verts ». C’est une affaire complexe qui s’intègre dans un ensemble de conflits qui oppose la famille Bernardoff à la mairie de Vandeléville. Un des plus récents épisodes ayant abouti à la condamnation des deux frères, accusés d’avoir défriché une partie du terrain communal classé comme zone de protection du petit rhinolophe, une espèce de chauve-souris qui n’est pas la seule à mal vivre les changements de ces deux derniers siècles, notamment en matière de pollution. Simple affaire de famille ou risque de pollution majeure ? C’est ce que nous avons cherché à comprendre.

Interview de Boris et Victor Bernardoff

Sur place, ce que nous avons compris de l’historique du conflit : suite à une réorganisation des parcelles, les frères Bernardoff se voient attribuer un terrain qui longe une ligne de chemin de fer désaffectée. A l’origine, cette portion est un fossé de plusieurs mètres. Fossé rapidement comblé par les résidus de construction de la nouvelle mairie ou des travaux communaux, agrémentés de divers déchets verts. Et puis, comme le terrain n’est pas spécialement balisé et se situe à l’écart du village, tout le monde en profite : pendant plusieurs années, des déchets de tous types s’amoncellent, si bien que le fossé finit par ressembler à une butte ! Au final on peut estimer que par endroits, l’épaisseur des déchets dépasse les 4 mètres. Matériaux de construction (tuiles, laine de verre, bois vernis, contreplaqués, plâtre, métaux, ciment…), électroménager, bâches en plastique, plastiques en tout genre, batterie de voiture, transformateur électrique, déchets de cimetière… la liste est longue et non exhaustive.

Le terrain est en pente et avec le temps les déchets gagnent du terrain. Selon les frères Bernardoff, ils empiètent de plus en plus sur leur parcelle. Si bien qu’aujourd’hui ces derniers évitent de ramasser l’herbe sur une bande d’environ 5 mètres sur 100, car ils y trouvent régulièrement des morceaux de plastiques ou de détritus. Les vaches qui paissent là finissent immanquablement par ingurgiter de petits morceaux de détritus qui, s’ils ne tuent pas les bêtes, se retrouveront en bout de chaîne dans notre estomac. Pour notre part, nous n’avons pu nous empêcher d’imaginer les conséquences à long terme de la dégradation des déchets les plus dangereux (les batteries de voiture par exemple), susceptibles à terme de libérer des particules très nocives pour la faune et la flore, voire atteindre la nappe phréatique ou le petit cours d’eau en aval de la décharge, polluant ainsi tout la vallée.

Nos informations sur cette affaire sont partielles. Les deux agriculteurs nous ont présenté un acte d’huissier constatant la présence de détritus. Nous avons contacté la mairie de Vandeléville via leur site Internet, nous n’avons pour l’heure pas encore reçu de réponse.  Nous avons également pris rendez-vous avec le député de la 5ème circonscription, et avons cherché à savoir si des associations locales de défense de l’environnement s’étaient saisies de l’affaire. Nous cherchons aussi à comprendre comment une décharge a pu être classée en zone de protection d’une espèce animale qui ne supporte pas la pollution humaine. La suite au prochaine épisode.


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