Écrit par Simon le 21 avril 2020
Lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales en Meurthe-et-Moselle
Lundi 20 avril 2020
Les mesures de confinement imposées pour lutter contre la propagation du coronavirus ont des conséquences jusque dans notre intimité. Le maintien à domicile exacerbe les sentiments et ravive les tensions dans le foyer. Les premières victimes de ces phénomènes sont les femmes et les enfants, obligés de vivre confinés avec leurs bourreaux. Dans ce contexte la Préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un plan de lutte exceptionnel contre les violences conjugales et intrafamiliales. On en a parlé avec Yvette Gartner, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, et Pierre-Yves Boiffin, directeur départemental à la cohésion sociale.
Communiqués de presse de la préfecture :
Dans le contexte de confinement, indispensable pour endiguer la progression du Covid-19 en France, une hausse des violences conjugales et intrafamiliales a été constatée ; hausse liée à la promiscuité, à l’anxiété et aux tensions pouvant naître plus facilement en milieu clos. Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle, rappelle ci-dessous la liste des contacts en cas de violences :
– La plateforme nationale d’écoute Violences Femmes Info 3919 est accessible du lundi au samedi de 09h00 à 19h00.
– La plateforme de signalement en ligne arretonslesviolences.gouv.fr accessible 24h/24 et 7 jours sur 7, fonctionne sous la forme d’un tchat dont les messages ne sont pas traçables. Elle permet de dialoguer de manière sécurisée et anonyme avec des agents des forces de l’ordre formés aux violences sexistes et sexuelles.
– Le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, est ouvert 24h/24 et 7 jours sur 7. Ce numéro est réservé aux appels d’enfants et également de témoins, visuels ou auditifs, de violences commises sur un enfant. Ce numéro est assuré en lien avec les associations de protection de l’enfance également joignables que sont La Voix de l’enfant (01.56.96.03.00) et Stop maltraitance/Enfance et Partage (0800.05.12.34).
– La CEMMA, cellule pour la protection de l’enfance en Meurthe-et-Moselle gérée par le Conseil Départemental, est accessible au 0.810.27.69.12. Cette cellule recueille et traite les appels pour assurer la protection des enfants.
– Le secrétariat de La Maison des Adolescents fonctionne tous les jours de 10h à 17 et est joignable au : 03.83.26.08.90
– En cas de violences et d’urgence, nécessitant une intervention des forces de l’ordre ou de secours, victimes et témoins doivent contacter le 17, le 18 ou le 112.
– Le recours au SMS avec le 114, habituellement utilisé dans l’urgence par les sourds et malentendants, a été étendu. Le signalement des violences peut donc se faire par SMS, de façon plus discrète qu’un appel au 17.
– Enfin, mise en place d’une cellule d’écoute au niveau national et au niveau
départemental pour les auteurs de violences :
- au niveau national, une permanence téléphonique est gérée par la FNACAV tous les jours de 9h à 19h au 08.019.019.11
- au niveau départemental, une cellule d’écoute portée par l’association Terres à Vivres est accessible tous les matins du lundi au vendredi au : 06.76.86.37.11.
En complément des moyens d’alerte et de prise en charge pré-existants pour prévenir ce type d’agissements, le gouvernement a mis en place un plan national de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales. Dans le cadre de la déclinaison de ce plan national, Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle, a déployé une série de dispositifs de prévention et d’accompagnement au bénéfice des victimes :
- Un dispositif de signalement des violences intrafamiliales via les pharmacies a ainsi été mis au point par le ministère de l’Intérieur avec l’appui de l’Ordre national des pharmaciens. Le pharmacien, amené à entrer en relation avec des victimes ou des témoins de violences intrafamiliales, pourra prévenir les forces de l’ordre. Les forces de police et de gendarmerie ont reçu consigne d’intervenir en urgence sur ces situations.
- Pour permettre aux femmes victimes de violences domiciliées en milieu rural ou périurbain de se déplacer, des « bons taxis » ont également été mis en place en Meurthe-et-Moselle. Par ailleurs, les bailleurs sociaux mettent à disposition des appartements pour assurer un hébergement aux victimes de violences conjugales et ainsi leur permettre de s’éloigner de l’auteur des actes de violence. Cette aide est coordonnée par les fédérations de bailleurs sociaux Arélor et Union et Solidarité. Elle vient en complément de l’offre de prise en charge existante et renforcée des opérateurs de l’hébergement.
- Les services d’urgences des hôpitaux et l’unité médico-judiciaire du CHRU de Nancy assurent aussi l’accueil des personnes victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles.
- Enfin, pour éviter la survenue de violences, création également du dispositif « Amarrage » : soutenu par la préfecture de Meurthe-et-Moselle, l’Agence Régionale de Santé, la Caisse d’Allocations familiales, le conseil départemental de Meurthe-etMoselle, la direction régionale du droit des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes, les trois Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles- CIDFF de Meurthe-et-Moselle (Longwy – Lunéville et Nancy) et l’association ARELIA, ce dispositif de plateforme téléphonique territorialisé est dédié aux parents qui sont en grande difficulté pour exercer leur rôle parental et éducatif en situation de confinement. Les parents en difficulté peuvent contacter les CIDFF, la maison départementale des solidarités et l’association Arélia.