Écrit par Simon le 16 septembre 2019
The Way Back, rencontre avec Dimitri Petrovic
Notre correspondant Stéphane Godet a rencontré le réalisateur belge Dimitri Petrovic. A l’occasion du festival International du Film de Nancy, ce jeune réalisateur présentait son dernier documentaire « The Way Back », l’histoire d’un musicien, Hussein Rassim, joueur de Oud d’origine iraquienne, qui refait la route qui l’a mené de l’Iraq à la Belgique, mais dans le sens inverse.
« En 2015, Hussein a connu le voyage chaotique des milliers de migrants parti d’Irak. Un an après son arrivée à Bruxelles, Hussein a reconstruit sa vie. Musicien professionnel, il donne des concerts, enregistre des albums, a monté son groupe musical, les « Nawaris ». Il obtient enfin un titre de séjour. Il décide de repartir avec sa compagne dans le sens inverse de la route de sa migration. Juliette est enceinte, le documentaire devient un journal à destination de la petite fille qui va naitre. Pour nous, à travers les étapes de ce road movie autobiographique, c’est toute la complexité de la migration en Europe qui se dévoile. Si à l’aller parcourir les milliers de kilomètres a été périlleux, le voyage de retour n’est pas simple pour Hussein. La législation, différente au sein de l’Union Européenne, ne lui permet pas de se déplacer comme le ferait un touriste belge. En route vers Athènes, Juliette et Hussein donnent la parole à des migrants, des policiers, des habitants … des passeurs. Chaque rencontre est l’occasion de grands moments d’humanité. Ce n’est plus seulement l’histoire d’Hussein qui est raconté, mais un visage, des paroles, des sentiments qui sont donnés aux migrants. Ceux-ci confient leurs espoirs, leurs désirs … mais aussi leurs désillusions et leur détresse. Même si les situations sont souvent douloureuses, désespérées, absurdes, Hussein et Juliette réagissent avec humour et avec l’aide de la musique. Le documentaire est ainsi ponctué de magnifiques moments poétiques, quand le duo de musiciens, lui au oud (un luth oriental), elle à la contrebasse, se mettent à jouer. C’est alors l’espoir et l’optimisme qui éclairent les murailles de la forteresse européenne. » (Chistophe Chaunac)