Écrit par Simon le 2 janvier 2017
Hommage à Abel Lardennois
Hommage à Abel Lardennois, héros oublié du Toulois
Une journée d’hommage lui a été rendu le 26 novembre notamment au Fort de Villey le sec.
François Marie Jean Voirin de son vrai nom, est né le 14 octobre 1917 à Villey-le-Sec, son père était gardien de batterie au fort du village. Le jeune François est d’abord écolier à Toul puis fréquente l’école primaire supérieure de Vaucouleurs. Ensuite, il poursuit des études techniques dans le domaine de l’électricité et des transmissions. En 1937, à l’âge de 20 ans, il s’engage dans l’armée au 18ème Régiment du Génie et gravit un à un les échelons. En 1940, il est promu aspirant à titre temporaire. Jusqu’à cette date, sa vie est tout à fait normale. C’est la seconde guerre mondiale qui va changer son destin.
Il participe aux combats de mai et juin 1940 contre les Allemands et se fait déjà remarquer par son courage et son esprit d’initiative. Il est deux fois cité à l’ordre de l’Armée. Comme des centaines de milliers de soldats français, François Voirin est fait prisonnier le 19 juin 1940 en Côte d’Or. Mais dès le 24 juillet, il s’évade de ce camp situé en France. Après sa démobilisation, il regagne alors Nancy où il habitait avant la guerre et travaille dans une entreprise d’électricité jusqu’au 19 avril 1941.
Retour à la vie militaire
Le 20 avril, ne supportant sans doute plus de vivre sous le joug de l’occupant, il passe en zone non occupée et rejoint le 7 juillet 1941 un centre de transmissions de l’armée à Limoges. Il passe clandestinement en Espagne le 15 novembre 1942, quatre jours après l’invasion de la zone non occupée par les Allemands. Il est très vite arrêté par la police espagnole puis est interné dans un camp de concentration dans le Nord de l’Espagne où il se fait passer pour un ressortissant canadien afin de ne pas être renvoyé en France. Il songe à s’évader et dessine un plan pour la construction d’un tunnel. L’ambassade d’Angleterre à Madrid le fait libérer le 22 avril 1943 et il est embarqué sur un bateau anglais, l’Argentina, à destination de l’Angleterre où il arrive le 2 mai 1943. Il décide de rejoindre les FFL (Forces Françaises Libres) créées par le général de Gaulle. Il est incorporé dans les FNFL (Forces navales Française Libres) le 18 octobre 1943 sous le nom d’Abel Lardennois avec le grade de maître-fusilier. Celui-ci se porte volontaire pour suivre une formation afin d’intégrer les prestigieux commandos de marine et réussit les difficiles épreuves de sélection.
Le commando Kieffer et le débarquement
Abel Lardennois fait parti du prestigieux commando 4 du 1er bataillon de fusiliers-marins commandé par Philippe Kieffer et porte fièrement le béret vert et l’insigne du bataillon. Il participe au débarquement allié le 6 juin 1944 et se comporte comme en 1940, de façon héroïque pendant et après le débarquement. Il est titulaire, en plus des deux citations de 1940, de deux autres citations à l’ordre de l’Armée de mer et d’une citation à l’ordre du corps d’armée pour la campagne de Normandie. Il est décoré de la Croix de Guerre avec Palme de Bronze. Il fait partie des vingt-quatre fusiliers qui n’ont pas été blessés pendant le débarquement et ensuite pendant les combats dans la campagne normande. Malheureusement, il se blesse avec une arme en novembre 1944 et ne pourra donc pas participer avec ses camarades au débarquement en Hollande.
En 1945, il est réincorporé à sa demande pour raison de santé dans l’armée de terre puis il est affecté pendant un an et demi à la mission française d’achat à Londres. Il est démobilisé en décembre 1946 mais reste en Angleterre. Il regagne la France en mars 1948 et renoue avec la vie civile. Il reprend son vrai nom, François Voirin et ne fait jamais étalage de son glorieux passé et de sa participation au débarquement même pas à sa famille. A la fin de sa vie, sa maison était dans un petit village de la Haute-Marne, Dancevoir. Il meurt à Chaumont le 14 septembre 1988 et est enterré avec sa seconde épouse dans le cimetière de Colombey-les-Belles, dans le caveau de la famille Voirin.
Hommages mérités
Le Jeudi 24 novembre 2016,a eu lieu une journée en son hommage.
Une première cérémonie s’est déroulée au cimetière de Colombey-les-Belles avec le dépôt d’une plaque par l’Amicale des Fusiliers Marins et Commandos section Est, en présence de sa famille, d’une délégation d’enfants du collège Jacques Grüber, venue effectuer son devoir de mémoire, ainsi que des associations patriotiques.
Puis, une seconde cérémonie de dévoilement de plaque prend place à Villey-le-Sec.
Au déjeuner, à la cantine scolaire du collège,élèves, anciens béret verts commandos de marine et anciens combattants du Toulois, se réunissaient, pour ensuite visiter le fort de Villey-le-sec.
Nous étions présents à la cérémonie du dévoilement de la plaque commémorative au fort de Villey-le-sec, et nous avons pu rencontrer des élus, des anciens combattants et des membres de la famille de M. Voirin qui ont répondu aux questions de Simon: